Immobilier : la baisse des prix de l’ancien se confirme en France, quel nouveau
Les prix de l’immobilier ancien commencent à baisser sur l’ensemble du territoire en France, plombés par le coût des crédits, selon les baromètres trimestriels des réseaux d’agences, freinant le rythme des ventes. Selon Laforêt et Orpi, le prix du mètre carré au premier semestre 2023 s’est replié de 2 % en un an, Laforêt l’évaluant à 3 447 euros en moyenne.
Pour Century 21, ils se sont infléchis de 1,7 % pour les appartements (4 198 euros), tandis qu’ils continuent de progresser pour les maisons (+0,9%, 2 636 euros).
Les réseaux d’agences font tous état d’un marché qui ralentit, avec un nombre de transactions en recul et des délais de vente qui s’allongent. Cause principale de ce phénomène : la flambée du coût des crédits immobiliers, sous l’effet de taux d’intérêt en forte remontée, qui rogne le pouvoir d’achat immobilier des acquéreurs.
Période de transition
Des primo-accédants, qui doivent emprunter pour financer leur achat, se retrouvent donc exclus du marché, et restent dans leur logement plus longtemps, grippant le marché de la location à son tour. Ce sont plutôt les « secundo-accédants », ceux qui vendent leur résidence principale pour en acheter une autre, qui animent le marché.
Si les marges de négociation augmentent, dépassant les 5 % selon Laforêt, certains propriétaires renoncent à vendre s’ils n’y sont pas contraints par un accident de la vie (divorce, succession…). «Les vendeurs n’ont pas encore accepté l’idée que le marché avait changé », juge Guillaume Martinaud, président d’Orpi. « On est dans une période de transition » qui devrait aboutir à une baisse plus nette des prix, dit-il.
La surface, régulateur
Les acquéreurs, pointe Century 21, doivent de leur côté consentir à des sacrifices sur la surface. La surface moyenne du bien acheté a baissé de 1,1 mètre carré pour les appartements, 1,9 pour les maisons. « C’est la surface qui sert de régulateur, clairement. Et les Français ont utilisé ce levier-là comme un élément de régulation de leurs achats », a résumé en conférence de presse le président du réseau, Charles Marinakis.
S’adapter
« La majorité des acquéreurs doivent bien comprendre qu’ils devront reconfigurer leur projet », dit aussi Yann Jéhanno. « Ça veut dire s’éloigner un peu de la gare, du métro, renoncer à une partie de confort dans le logement, passer d’une baignoire à une douche, envisager quelques travaux… »